Mairie de Bellevaux

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Forêt communale

  • Publié : 8 juillet 2014
  • Mis à jour : 13 septembre 2014

La forêt communale est gérée par le biais d’une commission municipale composée d’une part d’élus, désignés par le conseil et d’autre part de citoyens, intéressés par ce sujet, qui souhaitent intégrer cette commission.

La gestion de la forêt communale se fait en partenariat avec l’ONF, ( Office National des Forêts, www.onf.fr ).Ce dernier propose des programmes de gestion concernant des coupes de bois, des plantations et l’entretien des limites des sentiers.
La commission prend ensuite les décisions qu’elle considère prioritaires.
La commune procède également, sur appel d’offres et par l’intermédiaire de l’ONF, à la vente de lots de bois à des scieries et de lots de feuillus aux particuliers qui le souhaitent.

Depuis le 1er janvier 2014, date à laquelle la commune de Bellevaux a intégré la Communauté de Communes du Haut Chablais, la gestion des pistes forestières est devenue une compétence intercommunale.

Vous trouverez ci-dessous une présentation de la forêt communale que Monsieur Franck Simonnet, Agent Patrimonial en charge de notre secteur, a eu la sympathie de bien vouloir rédiger.

  • PRESENTATION DE LA FORET DE BELLEVAUX

La forêt de Bellevaux, qui est plus exactement la forêt sectionale du chef lieu de Bellevaux, recouvre actuellement 369 ha. Elle est historiquement très ancienne puisque mentionnée en cession à l’ordre des bénédictins en 1136. Elle se situe sur plusieurs cantons différents et se compose de 23 parcelles :

  • sur le flanc Ouest de la montagne d’Ireuse : cantons de Nifflons, d’Ireuse, de sous la Mâche et du Viret (parcelles 1 à 8 + 23)
  • sur les cantons du Chatelard et du Raffort (parcelles 9 et 10)
  • sur les cantons de Nermont, de la Rochette et du Recar (parcelles 11 à 13)
  • sur le canton du col de Jambaz (parcelles 14 et 15)
  • sur le canton des Souffles (parcelles 16 à 20)
  • sur le flanc Ouest de la montagne d’Hirmentaz : canton de la Reposaz (parcelle 21)
  • sur le canton de la Grassonnière (parcelle 22)

Les essences forestières les plus représentées sont l’épicéa, le sapin pectiné et le fayard.

L’Office National des Forêts est gestionnaire de la forêt de Bellevaux et met en place, comme pour l’ensemble des forêts publiques, l’ensemble des missions de services publics prévues par le régime forestier :

  • réalisation du document d’aménagement qui contient les analyses et les objectifs issus des données prises sur le terrain. Celui en cours pour la forêt de Bellevaux couvre la période 2005/2019.
  • Programmation annuelle des coupes ; martelage, commercialisation et suivi des exploitations.
  • Programmation annuelle des travaux nécessaires dans les domaines de la sylviculture, de la préservation écologique, de l’infrastructure, de la maintenance ou de l’équipement touristique.
  • Surveillance foncière de l’intégrité des limites de forêt.
  • Mesures de police de la nature en application des codes réglementaires, notamment le code forestier et le code de l’environnement.

La forêt de Bellevaux remplit plusieurs rôles  : de protection, de production et touristique. La gestion forestière est là pour mettre en œuvre ces différents rôles simultanément sur l’ensemble de la forêt, de façon adaptée selon le canton considéré. Par ailleurs, la chasse, essentielle pour maintenir un équilibre forêt- gibier, se pratique sur l’ensemble de la forêt communale.

 * Le rôle de protection physique :

La forêt, par sa présence et le lassis des systèmes racinaires, assure la stabilité des sols pentus et préserve les infrastructures avales des chutes de pierres et blocs.
A ce titre, un chantier pilote d’exploitation a été réalisé en 2011 sur la parcelle (canton de la Rochette) dans le cadre du programme international « INTERREG Forêt de Protection »

 * Le rôle de protection biologique :

La forêt est un milieu naturel dont il faut respecter le fonctionnement écologique. La gestion doit garantir la plus grande richesse spécifique possible. Au-delà de ça, la forêt héberge des habitats et/ou des espèces floristiques et faunistiques rares à préserver.
A ce titre, la forêt de Bellevaux dans sa partie subalpine est concernée par le périmètre d’une ZNIEFF et d’une ZICO par la présence d’espèces à préserver et à favoriser.
En exemple, l’Oeillet de Grenoble et le Cystoptéris des montagnes, plantes dont la cueillette est bien sûr formellement interdite, ou encore le Tetras Lyre dont la présence est à respecter, notamment en période de reproduction.
On peut également citer l’Apollon, magnifique papillon de montagne qui tend à se raréfier.
Plusieurs habitats forestiers d’intérêt communautaire sont également présents sur la forêt. Citons en exemple l’érablaie à Lunaire vivace, circonscrite à des conditions écologiques d’éboulis bien particulières.
D’une manière plus globale, l’objectif de la gestion est aussi de diversifier les habitats plus communs et souvent pas suffisamment représentés, comme un arbre de gros diamètre sec sur pied, présentant des cavités ou un gros arbre à terre et en lente décomposition en contact avec l’humidité du sol.
Oeillet de Grenoble

 * Le rôle de production de la forêt de Bellevaux :

Une forêt, c’est aussi sa ressource renouvelable : le bois. Les coupes et les exploitations sont annuelles et parcourent les peuplements forestiers avec des objectifs différents selon leurs âges et leurs santés. Ainsi, on pratique des coupes d’amélioration, de régénération ou sanitaire.
Les coupes sont le moyen d’agir sur la structure, la qualité et la stabilité des peuplements forestiers.
Les tempêtes et les Bostryches imposent quant à eux des coupes non prévues qu’il faut intégrer dans le programme de coupes et souvent exploiter rapidement pour limiter la dépréciation des grumes et limiter la propagation des problèmes sanitaires.
Vis-à-vis de ces aléas, l’aménagement forestier prévoit de gérer la forêt en futaie irrégulière. C’est-à-dire que l’on cherche à étager les peuplements le plus possible sur la plus petite surface possible, en cherchant une diversité d’espèces à tous les étages.
Cette structure de forêt lui permet de résister beaucoup mieux aux tempêtes et aux attaques de bostryches.

La production de bois est constituée d’épicéa (70%), de sapin pectiné (20%) et de fayard (10%). Pour les résineux, les qualités sont variables selon les conditions de croissance (type de sol et exposition). Elles vont du coffrage à la menuiserie. Les bonnes qualités sont néanmoins bien représentées avec 20% de qualité menuiserie et 40% de qualité charpente.
Les fayards fournissent majoritairement du bois de feu et sont exploités par des professionnels pour leurs activités propres ou pour les habitants dans le cadre de l’affouage. Le système d’exploitation utilisé sur la commune qui se fait en régie communale avec constitution des lots bord de route offre une bonne équité dans les lots d’affouage qui sont plus faciles à constituer et une meilleure sécurité sur l’exploitation puisque c’est un professionnel qui s’occupe de l’ensemble de la coupe (moins de monde et une compétence garantie).

 * Le rôle touristique de la forêt de Bellevaux :

Le rôle touristique de la forêt de Bellevaux vient principalement du réseau de sentiers de randonnée qui la parcourt, notamment les sentiers PDIPR.
Il est important de maintenir un bon niveau de sécurisation sur ces sentiers en coupant les chablis dangereux et/ou gênant le cheminement, en coupant les branches dangereuses, en gardant une emprise identifiée en coupant la végétation qui referme le sentier, et en entretenant les panneaux indicateurs.

Au-delà de cela, la forêt de Bellevaux est incontournable dans de nombreux paysages de la commune et contribue pour beaucoup à la qualité d’accueil touristique et à la qualité de vie des ballavauds.

Franck Simmonet, Agent patrimonial à l’ONF, juillet 2014